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Ô vous qui avez cru! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe: ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes: celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que «perversion» lorsqu’on a déjà la foi. Et quiconque ne se repent pas… Ceux-là sont les injustes.*

De nos jours, force est de constater qu’on assiste voir que l’on participe à ce genre de scènes contre lesquelles Allah nous met pourtant en garde dans Son noble Coran. Paradoxalement, nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à s’interpeller mutuellement par des « ma sœur », « mon frère », « oukhty » et cie… Mais quelle est la valeur de ces mots s’ils ne se traduisent pas en actes ? Si ces mots ne garantissent pas la bienveillance de celui qui les emploie ?

Les musulmans sont de plus en plus divisés et nul besoin d’être musulman pour le constater. Le frère ne pardonne plus son frère, ne le préserve plus et est parfois le premier à l’attaquer ! Comment en sommes nous arriver là ? Au point où ces comportements rebutent le non musulman qui s’intéresse à l’islam… Combien de personnes reconvertis avons nous entendu dire : « Heureusement que j’ai connu l’Islam avant les musulmans sinon… ». Au delà des clivages que cela peut créer dans les rangs de la Oumma, la préservation des liens fraternels traduit également une responsabilité collective dans l’image que nous renvoyons de l’Islam.

 

La Fraternité, un élément central de la religion

 

En islam, le concept de « Oumma », communauté, est capital. La fraternité est la clé de voute qui permet de construire et de maintenir la communauté soudée au travers d’une croyance et d’une foi commune.

Lors de l’hégire, le prophète Mohammed (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a mis en place la fraternisation entre les Mouhajirûn, qui ont émigré depuis la Mecque et les Ansars, les habitants de Médine qui les ont accueillis. Ainsi, chaque Ansar s’est vu attribuer un frère Muhajirin, partageant ainsi ses biens avec lui et l’accueillant dans son foyer. Ces personnes qui ne se connaissaient pas, sont devenues frères pour Allah, s’aimaient, se respectaient, se donnaient le conseil, se préservaient mutuellement pour Allah.

À l’image des Ansars et des Muhajiroun, c’est l’ensemble des musulmans qui est lié et le prophète Mohammed (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a tout mis en œuvre pour préserver cette unité. Il nous a transmis les bons comportements à avoir les uns avec les autres, aussi simples soient ils : Se sourire, se passer le salam, se rendre visite en cas de maladie…

 

Les causes de l’animosité entre les frères

 

Malheureusement, les querelles et dissensions sont fréquentes et affaiblissent les liens et la Oumma tout entière : «  Et cramponnez vous tous ensemble au « habl »[lien] d’Allah et ne soyez pas divisés ».**

 

Les raisons qui entachent la fraternité sont multiples. Et parmi celles-ci le manque de patience vis a vis de son frère ou de sa sœur en Allah. Nous ne sommes que des êtres humains avec chacun nos qualités et nos défauts. Si nous souhaitons qu’autrui patiente sur nos manquements et nos fautes, en faisons-nous de même ? Un regard, un mot de travers ou une promesse non tenue et c’est le feu aux poudres ! Des querelles a n’en plus finir, des amitiés brisées, des liens de parenté rompus…. et si, comme nous l’avait préconisé le prophète Mohammed (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) nous trouvions des excuses à l’autre, entretenions le bon soupçon vis à vis de l’autre. Peut être qu’il a passé une mauvaise journée, peut être a-t-elle de gros soucis en ce moment, peut être était elle coincée et ne pouvais pas faire autrement Et Allah sait mieux

 

 

D’autres calamités qui rongent là fraternité : la médisance et la calomnie ! 

Préservons-nous et préservons les autres de notre langue. Un seul conseil : Si ce n’est pas pour dire du bien d’une personne alors il vaut mieux éviter de parler d’elle. Certains dirons qu’ils parlent d’un tel ou d’un tel pour mettre en garde, faire le rappel… On vous répondra de suivre l’exemple et les recommandations du prophète Mohammed (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui).

Faire le rappel est très important mais il faut y mettre les formes car la religion c’est le conseil sincère. Il ne s’agit pas d’humilier, de rabaisser ou de blesser son prochain en pointant tel ou tel défaut mais bel et bien de lui faire prendre conscience d’une erreur afin qu’il puisse la corriger. Ainsi le rappel se fait avec douceur en privée ou comme l’a fait le prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui), en public sans nommer la personne pour que le conseil profite à tous.

 

Comment entretenir et renforcer les liens ?

 

 

Sourire ! Et oui, ce geste simple a bien des vertus ! Rencontrer autrui avec un visage souriant est une aumône et passer le salam a son frère est un devoir. Ces comportements semblent anodin mais ont une grande importance dans la mesure où ils sont synonymes de cordialité et d’amabilité : la base d’une bonne relation.

 

Être bienveillant avec son frère en souhaitant le meilleur pour celui-ci mais aussi en l’aidant si nécessaire et en le soutenant en cas de besoin. C’est pourquoi il est important de prendre des nouvelles de son frère, sa sœur sans pour autant être intrusif.

Par exemple si on note l’absence répétée d’une personne qu’on à l’habitude de voir à la mosquée, au parc ou si l’on à l’habitude de prendre le bus avec elle, on peut lui envoyer un message ou l’appeler pour savoir si tout va bien. Lorsqu’une personne est malade il fait partie des meilleurs actions de lui rendre visite, mais on peut peut-être également l’a soulager en lui récupérant son courrier, en allant chercher ses enfants à l’école… Toutes ces petites attentions renforcent l’amour fraternel.

 

Se réconcilier. Malgré la bonne volonté des uns et des autres, il arrive que des disputes et des conflits aient lieu. Même dans la querelle, le musulman se doit d’avoir un bon comportement et de chercher à se réconcilier avec son frère.

Il n’est pas permis de couper les liens plus de trois jours en raison des affaires d’ici-bas, d’ailleurs Allah suspend son pardon à l’égard de deux personnes en discorde.

 

 

 

La bonne entente et la cohésion est si importante qu’au delà des innombrables mise en garde contre le mensonge, il nous a été permis d’en faire usage pour réunir deux personnes.

 

 

Quant au fait de s’excuser auprès d’une personne qui nous a fait du tort, dans le seul but d’obéir et de plaire à Allah, c’est un grand bien ! L’Homme distrait par la vie d’ici-bas verra en ce geste une injustice, voire une humiliation. Or celui qui se rabaisse et s’humilie pour Allah, Allah l’élève.

Multiplions les actions pour restaurer, renforcer et préserver nos liens. De cette manière nous nous ferons du bien à nous même et à l’ensemble de la communauté pour qu’Allah redonne sa noblesse à l’Islam In Châ Allah.

 

 

*Sourate al Hujurat, verset 11  – ** Sourate Al Imran, verset 103