Face à la menace terroriste aveugle et brutale de Boko Haram, des milliers de nigérians ont fui leur foyer vers Maiduguiri au nord est du pays. C’est dans cette localité que se situe le camps de réfugiés Bakasi.

L’ urgence de la fuite ne leur a permis d’emporter que peu de biens. Mais c’est dans les situations difficiles que l’homme redouble d’ingéniosité. Malgré leur situation précaire (peu de travail et conditions de vie difficiles), les 21 000 réfugiés de Bakasi ont créé un système d’échange où l’argent n’est pas roi.

En fonction des possessions de chacun, le troc est devenu une partie intégrante du quotidien : un petit paquet de bois de chauffage contre du lait, du poisson contre de l’huile de friture et des cacahuètes toujours très recherchées.

A cause des risques mais aussi de la corruption, les organismes humanitaires ne distribuent pas d’argent mais plutôt des denrées et des produits d’hygiènes. D’ailleurs, donner de l’argent produirait un rapport de dépendance qui n’est pas une solution à long terme pour la population. Quoi qu’il en soit, les réfugiés se retrouvent donc parfois avec des aliments qu’ils n’aiment pas ou des produits qu’ils n’utilisent pas. C’est pourquoi le troc est une alternative idéale pour trouver un équilibre entre ce qu’ils reçoivent et leurs besoins réels.

REUTERS/Afolabi Sotunde

Nasira buba, tentait d’échanger des paquets de lessive. Il les a acheté après avoir travaillé en tant que porteur en ville. Il souhaitait les troquer contre des arachides. « Ma femme venait d’accoucher mais elle ne pouvait allaiter car elle n’avait pas de lait maternel. J’avais besoin de trouver des arachides pour qu’elle puisse en manger afin de produire du lait et je n’avais pas du tout d’argent. Quand j’ai acheté la lessive je n’avais pas besoin d’autres choses mais cela a changé »

REUTERS/Afolabi Sotunde

Abdulwahal abdulla, un cinquantenaire souhaite quant à lui échanger du tilapia contre de l’huile. Même s’il n’est pas fan de poisson, il en a acheté car c’est un produit rare et c’est tout ce qu’il pouvait s’offrir.

Aisha Umaru tient une marmite de lait et Umari Usman Kaski tient du bois de chauffage. REUTERS/Afolabi Sotunde

Jibril Adamu tient des graines de gombos et des arachides sucrés prêts à être échangés. REUTERS/Afolabi Sotunde

Aisha Gaye tient une citrouille. REUTERS/Afolabi Sotunde