Depuis plus de quinze jours, les français sont confinés pour endiguer l’épidémie de covid-19. Cette mesure sans précèdent est nécessaire mais elle n’est pas sans répercussions. Certaines sont positives comme la baisse significative de la pollution. D’autres sont plus sombres voire dramatique. Le ministère de l’intérieur a révélé qu’en une semaine, les faits rapportés de violences conjugales ont bondit de plus de 30%.

Les femmes victimes de violences se retrouvent confinées avec leur conjoints, idem pour les enfants qui vivent avec des parents abusifs. Avant le confinement, l’école, le travail ou les activités extérieures pouvaient être un moyen d’échapper, au moins pour un temps, à l’emprise des bourreaux…Depuis le passage au stade 3 de lutte contre le Covid-19, les victimes sont à la merci de leurs assaillants.

Les canaux de signalement maintenues

Les violences conjugales peuvent être de quatre natures : physiques, psychologiques, sexuelles et économiques ( maintien dans la dépendance et privation de ressources). Les violence sont qualifiées de conjugales même si la relation entre les deux personnes est terminée : la fin du couple ne signifiant pas la fin de l’emprise de l’un sur l’autre. Pour signaler la situation, la victime (ou un tiers)  peut composer le 3919. C’est un numéro d’écoute et d’information qui n’apparait pas sur les relevés téléphoniques et qui est aussi accessible via un téléphone sans  crédit ou bloqué. Le ministère de l’intérieur gère par ailleurs un service de messagerie instantanée permettant d’être mis en lien avec du personnel de la police ou de la gendarmerie.

Les violences intrafamiliales couvrent un spectre plus large et regroupent les violences entre membres d’une même famille sans distinction d’âge ou de sexe. Pour les enfants en danger, le numéro d’appel est le 119. Quel que soit le type de violence, en cas d’urgence, il faut privilégier les services dédiés à savoir la police (17), le SAMU (15 ou les pompiers (18).

La mise en place de dispositifs exceptionnels pour signaler les violences

Pendant le confinement, les victimes de violences n’osent pas contacter les services dédiés de peur d’être surprises par leurs assaillants.  En réponse à cette problématique, il est désormais possible de contacter un professionnel par sms. Le numéro 114, originellement dédié aux victimes sourdes et malentendante a été élargi à tous. C’est un numéro pour les urgences qui nécessitent une intervention médicale ou policière.

En parallèle, une nouvelle ligne d’écoute a été créée pour les auteurs de violence ou les personnes qui « se sentent au bord du passage à l’acte pour prévenir les violences, les éviter » explique Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’ Égalité entre les femmes et les hommes.

Un système d’alerte par code va également être mis en place pour que les victimes de violences puissent se signaler aux pharmacies lorsqu’elles sont seules. Les pharmaciens pourront alors alerter les autorités compétentes. Dans le même état d’esprit des points de contact vont être déployés au niveau d’une vingtaine d’hypermarchés sur le territoire. L’objectif étant de multiplier les canaux d’aide et de signalement dans le contexte ultra contraignant du confinement. Les personnes qui sortent sans attestation dans ce cadre-là ne seront bien-entendu pas verbalisées.

Enfin, une plateforme de logement va être lancé pour permettre l’éviction des auteurs de violences du foyer familial. Les audiences de comparutions immédiates sont d’ailleurs maintenues pour pouvoir éloigner l’agresseur du logement dans les délais les plus brefs.