Le prince héritier poursuit ses réformes économiques et sociétale dans le cadre de son plan « vision 2030 ». Ce plan d’action à pour objectif de diversifier l’économie du royaume reposant principalement sur le commerce du pétrole.
Après la réforme historique autorisant les saoudiennes à conduire, ainsi que la permission pour les femmes d’assister à des manifestations sportives ; le prince Mohammed Bin Salman lève une interdiction datant des années 1980 en autorisant de nouveau les salles de cinéma.
Les premiers cinémas sont attendus pour le mois de mars 2018 et ce marché devrait rapporter 20 milliards de dollars et générer la création de 30 000 emplois, d’après l’annonce du ministre de la culture et de l’information.
Ces successions d’annonces ont un double bénéfice pour le pouvoir en place. D’une part, elles reçoivent un accueil favorable auprès d’une population dont la moitié des habitants à moins de 25 ans et d’autre part elles améliorent la réputation internationale du royaume en donnant l’impression d’un véritable changement de cap.
Or, en y regardant de plus près on s’aperçoit que les saoudiens avaient déjà accès aux films de leur choix via internet ou les plateformes de streaming. Ce n’est donc pas vraiment une révolution sur le plan de l’accès aux divertissements. D’autant plus que les films diffusés dans les cinémas seront soumis à l’approbation dans le cadre des politiques médiatiques, et donc, à la censure, comme l’a précisé le ministre.
Quoi qu’il en soit, ces nouvelles prises de position créent des tensions dans les rapports avec les autorités religieuses. Le grand mufti d’Arabie Saoudite, plus haute instance religieuse du pays, s’est insurgé, entre autre, contre ce projet en déclarant qu’il serait source de dépravation dans la mesure où il favorisera la mixité et « corrompra la morale ».