A chaque rassemblement familial, c’est la même rengaine. Entre votre oncle qui tente de prendre des pincettes et votre cousine qui mets les pieds dans le plat, vous y aurez droit quelle que soit la méthode : « Toujours pas mariée ? »
Vous vous retenez de justesse de lever les yeux au ciel, ravalez le sarcasme qui menaçait de franchir vos lèvres et sortez votre plus beau sourire « non pas encore… ». On s’interroge chez Youma Magazine. Y a-t-il une frontière invisible que l’on traverse à 25 ans et qui nous propulse vers le pays de vieilles filles ? Pays où chacun se donne le droit de commenter votre vie privée en prétendant vous donner des leçons basées sur son propre vécu ? Non parce que le sempiternelle « Moi à ton âge… » commence à nous sortir par les yeux.

La course au mariage

La grande majorité des musulmanes célibataires aspire au mariage. Pour répondre aux injonctions religieuses d’une part mais aussi pour s’épanouir à travers la vie de couple. Avant de franchir l’étape du mariage, certaines sœurs souhaitent atteindre un certain degré de maturité ou de stabilité qu’elles jugent nécessaire avant de s’engager.

Malheureusement, la pression du groupe, généralement la famille ou les amis, pousse un bon nombre de musulmanes à se précipiter dans l’affaire importante et délicate qu’est le mariage. Et ce, au risque de regretter ce choix par la suite.
Le mariage est trop souvent perçu comme une fin en soi. Pour beaucoup, c’est un curseur qui atteste de la réussite ou de l’échec personnel de la sœur voire de sa famille.

Or, loin d’être une conclusion, le mariage est une union qui marque le début d’une nouvelle étape dans la vie des époux. Le mari et la femme ont ainsi des droits et des devoirs l’un envers l’autre au sein d’une union légiférée. Il est donc important de rappeler que le mariage est une adoration qui vise la satisfaction d’Allah avant tout. Il est alors primordial de purifier son intention en ce sens.

Agir avec bienveillance

Tu te maries quand ? Tu vas finir vieille fille, attention ! A trop faire la difficile tu trouveras jamais…
S’il est clair que certain(e)s posent ces questions uniquement pour mettre mal à l’aise ou rabaisser la personne, ce n’est heureusement pas le cas de la majorité. Si vous vous enquérez sincèrement du célibat d’une soeur, parlez lui en avec bienveillance. Abordez ce sujet, parfois délicat, avec les bons mots tout en respectant sa vie privée. S’il s’agit d’une amie proche ou d’une confidente les limites ne sont pas les mêmes qu’avec une vague connaissance par exemple.

Se marier ce n’est pas si simple

Comme dans toute chose, c’est le décret d’Allah qui s’impose. Il incombe donc à la croyante d’être satisfaite et patiente face à sa destinée. La patience face à l’épreuve ou la chose désirée peut être un exercice difficile. D’autant plus quand on nous le rappelle sans cesse. Alors soyez douce et magnanime envers vos soeurs.

Vient ensuite la rencontre et le choix de l’époux qui peut s’avérer compliqué. « Maintenant que je souhaite me marier, je me rends compte que ce n’est pas si évidant de rencontrer quelqu’un. Un peu comme pour un boulot, il faut faire jouer son réseau, faire intervenir son marham, organiser une muqabala… c’est tout un processus ! » nous confie une lectrice.

Outre la difficulté à rencontrer un partenaire dans les limites de ce qui est permis, la situation personnelle peut jouer un rôle dans le célibat d’une femme : maladie, situation familiale etc… Toutes ces difficultés peuvent reléguer le mariage au second plan. Quoi qu’il en soit, on ne sait pas de quoi est faite la vie d’autrui et nous n’avons d’ailleurs pas à le savoir.

Ibn Mas’oud dit : « Un homme vint voir le Prophète et lui dit : « Ô Messager de Dieu ! Je suis écouté de mon peuple, que dois-je leur commander ? » Il dit : « Ordonne-leur de répandre le salut « salam » et de parler peu sauf à propos de ce qui les regarde »

Dans le Coran,  Allah nous rappelle également à mainte reprises l’importance de dire de bonnes choses et de s’éloigner des conjectures « Il n’y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens » (Sourate An Nisa, Verset 114).

Débarrassons nous de ces diktats

Le mariage a une grande valeur et est la clé de voute de la Oummah – Communauté musulmane. Ce qui est remis en question ici c’est la pression mise sur les soeurs pour se marier au plus vite faute de quoi elles seront pointées du doigt. Et même une fois ce devoir accompli, la variante « A quand le bébé ? » prendra aussitôt le relais… Chez Youma Magazine on dit stop ! Chacun à son rythme, son parcours, ses épreuves et surtout sa destiné. 

Ibn ‘Abbâs a rapporté que le Prophète lui a dit : « Ô jeune homme ! Montre-toi attentif envers Dieu et Dieu te protégera. Montre-toi attentif envers Dieu et tu Le trouveras à tes côtés. Si tu demandes, adresse-toi à Dieu. Si tu sollicites une aide, sollicite-la de Dieu. Sache que si toute la communauté se réunissait pour t’apporter un quelconque bienfait, tu ne profiteras que de ce que Dieu a inscrit pour toi. Inversement, si elle s’unissait pour te nuire, elle ne pourrait le faire que dans la mesure où cela a été décrété par Dieu. Désormais, les plumes de la destinée sont rangées et l’encre des feuilles est séchée. »(Rapporté par At-Tirmidhî)