Société-Youma

La découverte de ma première grossesse a été un vrai bonheur et au bout de quelques mois je me suis intéressée au sujet de la péridurale. Je voulais savoir ce qu’on ressentait lors d’un « vrai accouchement ». J’ai d’abord évoqué la question avec les femmes de mon entourage, verdict ? À part ma mère, toutes pensaient que j’étais folle de ne serait-ce qu’envisager de souffrir à l’accouchement alors que j’avais la possibilité d’éviter la douleur.
Pendant les séances de préparation à l’accouchement, les discussions avec la gynéco ou les sages femmes n’étaient pas plus fructueuses. La péridurale semblait aller de soi et le personnel médical semblait inquiet lorsque j’évoquais l’éventualité de m’en passer.

Après avoir recueilli les avis des uns et des autres je me suis décidée à avoir recours à la péridurale. Pourtant, tout au fond de moi j’avais cette envie d’accoucher naturellement et de connaître toutes les sensations qui y étaient associées.
J’avais des sentiments contradictoires entre la peur de la douleur et la volonté de savoir à quoi ressemblait un accouchement sans anesthésie.

Le jour J, je suis arrivée à l’hôpital en pleine nuit après avoir bien commencé le travail. L’unique anesthésiste était sur un autre accouchement. J’ai directement eu une discussion avec la sage-femme qui m’auscultait. Elle me trouvait courageuse et m’a dit qu’à ce stade du travail j’avais déjà supporté des contractions d’un niveau de douleur important. Elle m’a donc demandée si je voulais qu’elle appelle l’anesthésiste pour qu’on m’administre la péridurale. J’ai souhaité attendre, rassérénée par ses encouragements mais aussi angoissée par l’accouchement médicalisé.

Je préférais un accouchement rapide et douloureux plutôt qu’un accouchement long et séquencé, le manque de sensations pouvant allonger la durée du travail.

Suite aux quelques exercices effectués pour accélérer le travail, les contractions les plus douloureuses ont commencées. Elles étaient d’une durée d’une minute toutes les deux minutes. À ce moment mon choix était clair : Il me fallait la péridurale pour arrêter cette douleur atroce !

Après vérification la sage-femme m’a annoncé que c’était trop tard… J’ai donc mis ma petite fille au monde sans péridurale.

Après avoir vécu cette expérience unique je n’ai aucun regret même si au final j’ai fait ce choix malgré moi. Du coup, pour mon deuxième enfant la question ne s’est pas posée, j’ai également accouché sans péridurale. C’était tout aussi douloureux et angoissant mais cette fois je savais que j’en étais capable.