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A l’occasion des journées du Halal, Youma Magazine a rencontré Lynda AYADI, la créatrice du concept. Egalement directrice d’Heaven Strategy , l’agence qui organise la manifestation, elle a accepté de nous en dévoiler plus sur cet évènement unique et novateur.

Pouvez-vous nous expliquer comment sont nées les journées du Halal ?

Les journées du halal ont déjà cinq ans ! Elles sont nées suite au scandale Herta il y a quelques années et au fameux reportage de canal+  ( « Halal : les dessous du business est un reportage diffusé sur canal + en 2010 dénonçant l’absence de réglementation et les dérives du marché N.D.L.R »). Ça a crée une grosse méfiance vis-à-vis des professionnels et de leurs certifications Halal. On a donc réfléchi au sein de l’agence à un évènement qui permet de restaurer la confiance entre le consommateur et les professionnels. Au delà de ce contexte, on a également fait plusieurs constats :

  • Le consommateur  ne croit plus aveuglément ce qu’on lui dit et veut pouvoir vérifier par lui même
  • Le consommateur est à la recherche d’expériences personnalisées. Il est moins attiré par les choses de masses où il à l’impression de ne pas être pris en considération
  • Chez les professionnels il y a des savoir-faire qui ne sont pas connus ou reconnus. Or, derrière certaines marques ou restaurants se cachent de véritables pépites.

Du coup, avec les journées du halal on a décidé de traiter cette question de confiance mais aussi de mettre en avant les savoir-faire. On a donc pensé l’évènement d’un point de vue ludique en proposant des ateliers de cuisine et de dégustation qui permettent à travers une expérience unique et gratuite d’en savoir plus sur la marque.

Ça n’a pas dû être évident de créer un tel évènement alors que le marché du halal peine encore à se structurer, non ?

Ce fut compliqué car c’est vrai que c’est un marché qui était et est encore aujourd’hui en pleine mutation. Au delà de ça, c’était un concept qui n’était pas très bien compris. La communauté musulmane est habitué à des évènementiels sous forme de salon ou de foire… Là expliquer aux pros que ça se passe chez eux, qu’on emmène des consommateurs en petit groupe et que ce n’est plus 50 000 personnes qui viennent d’un coup… Ça, c’était  difficile à faire comprendre. Certaines marques m’ont fait confiance dès le début et ont tout de suite saisi l’intérêt. Aujourd’hui, cinq ans après, ça tend à mieux se faire comprendre avec le marché qui se structure et se développe. Il y a de plus en plus de restaurateurs, d’initiatives… Ça se crée tous les jours. On le voit, avant on allait tous dans les mêmes restaurants, aujourd’hui on ne sait plus où donner de la tête. C’est un marché qui est en ébullition.

Depuis votre première édition il y a 5 ans, le marché du Halal Food a évolué, il y a des blogs, des applis etc… Quel regard portez vous sur ces changements ?

Bien entendu ce sont des avancés positives. Il y a de plus en plus d’acteurs diversifiés… On casse l’image selon laquelle le halal c’est juste le grec. On améliore d’autant plus la vision du secteur en étant enfin dans la FoodTech avec de vrais applis. Ces nouveaux acteurs participent d’ailleurs aux journées du Halal. Nous nous adaptons aux nouvelles dynamiques du secteur et essayons de répondre aux besoins et aux attentes qui en découlent.

Les prochaines journées du Halal auront lieu du 21 au 24 juin, quelles sont les nouveautés de cette 5ème édition ?

Cette année, les professionnels proposent en complément des dégustations, des bons d’achat de 30 % de réduction. Ça permet de passer le cap supérieur de la prise de connaissance. « Je goute pendant une dégustation, ça me plait, donc je reviens avec le bon d’achat ».
Il y a aussi de nouveaux acteurs sur cette édition. Avant on était surtout sur du steackhouse et du burger. En 2018 on intègre la cuisine libanaise, asiatique, mexicaine. On essaye de diversifier, d’avoir une vision globale de là ou peut s’installer le halal.

Quel type d’atelier pourra t-on trouver lors de cette édition ?

On trouve surtout des ateliers de dégustation ou de cuisine mais également des débats avec des organismes de certification.
Pour donner quelques exemples, Le comptoir givré va ouvrir ses locaux à Tremblay-en-France. Les participants vont faire une visite du site comme s’ils étaient un préparateur de commande puis en fin de processus ils dégusteront leur produit.
Il y aussi a la Masterclass de la boucherie halal et bio « les Jumeaux » et également un atelier cuisine où l’on pourra apprendre à faire des sushis avec un chef japonais.

Quel est le profil des participants aux Journées du Halal  ?

Généralement ce sont des femmes de 25 à 45 ans parmi lesquelles il y a beaucoup de mères de famille… Cette année on a fermé aux enfants même si ce n’était pas le cas sur les précédentes éditions. La logique des journées du Halal c’est d’en savoir plus sur le professionnel et de pouvoir échanger avec lui. Ce n’est donc pas un format adapté aux enfants contrairement aux ateliers que nous mettons en place dans les écoles. Il s’agit d’ateliers de sensibilisation à une alimentation saine et durable. L’année dernière on a abordé l’huile de palme avec en prime la fabrication d’une pâte à tartiner sans huile de palme. Cette année, on s’attaque au sucre en préparant un gouter bon, bio et sans sucre !

Vous ambitionnez de faire un événement du même type que London Halal Food festival ?

On vous dévoile un peu de stratégie là… A vrai dire, c’est déjà en projet de faire un salon du Halal avec des stands pros mais aussi des Food trucks. L’objectif serait notamment de faire découvrir des produits de l’étranger où il y a beaucoup d’innovations. Ce ne sera pas l’année prochaine en tout cas… enfin peut-être ? Il faut trouver les fonds !

 

Sponsorisée par les sauces Mums, Pages Halal, Al Nas, Bibars et Grean Heaven, l’édition 2018 des journées du Halal se déroule du 21 au 24 juin 2018. Pour plus d’informations et pour vous inscrire aux ateliers rendez vous sur le site officiel de l’évènement.