Sous l’égide de  l’IPBES – organisme intergouvernemental indépendant comprenant plus de 130 Etats membres – un groupe de 145 experts issus de 50 pays ( appuyé par 350 experts supplémentaires ) a  analysé les données de notre environnement ces 3 dernières années. Ils ont notamment recensé les espèces et leurs évolutions et mesuré  l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité. Le rapport qui en résulte est encore une fois accablant. 1 million d’espèces, soit 1 sur 8 sont en danger à cause d’une seule : l’Homme ! Pour endiguer le phénomène il faut une prise de conscience accompagné d’un passage à l’acte des états et de leurs  citoyens à toutes les échelles car c’est bien une problématique mondiale.

La biodiversité c’est quoi ?  

L’ensemble des espèces vivantes ( animaux, plantes, micro-organismes) constitue la biodiversité tout comme les êtres humains . Au-delà des éléments qui la composent, la biodiversité représente également les interactions qui lient ces espèces dans le temps et l’espace. Ces liens prennent différentes formes : écosystème, prédation, coopération etc… 

 

Des chiffres alarmants

Les travaux réalisés par les chercheurs ont permis de mettre en lumière des chiffres plus qu’inquiétants :

  • Les 3/4 de l’environnement terrestre ont été modifié par l’Homme
  • 66 % du milieu marin a également été significativement modifié par l’Homme
  • 75 % des ressources mondiales d’eau douce sont destinées à l’agriculture et à l’élevage
  • La pollution par le plastique a été multiplié par 10 depuis 1980
  • Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 14ème siècle à cause de l’action de l’Homme
  • 80 % des eaux usées mondiales sont rejetées non traitées dans l’environnement
  • L’empreinte carbone du tourisme a augmenté de 40% en 4 ans

 

 

Un rapport pour passer à l’acte !

Bien que le rapport fasse près de 1500 pages, une version condensée d’une quarantaine de pages a été produite.

Les experts venus du monde entier  sont confrontés à des problématiques écologiques différentes au sein de leurs pays respectifs. Se mettre d’accord sur un plan d’action collectif était compliqué mais néanmoins primordial vu l’ampleur des dégâts. Un document faisant consensus  a d’autant plus de poids auprès des acteurs auxquels il est destiné : les décideurs politiques. L’objectif étant qu’il s’en saisissent afin de mettre en place des mesures concrètes pour endiguer le phénomène de destruction de la biodiversité.

 

La France, pas si exemplaire que ça…

Que de mauvaises nouvelles pour la France puisqu’elle figure sur la liste des 10 pays abritant les plus d’espèces menacées. L’hexagone est riche en espèces végétales et animales; elle concentre à elle seule ( territoires d’outres mer inclus) 10% des espèces connues dans le monde à ce jour. Malheureusement celles-ci se trouvent en situation critique à cause de l’usage intensif des pesticides, de la mobilisation des terres pour les constructions ou encore  de la pression touristique.

 

Bien qu’hyper-communicante sur les questions écologiques, la France fait figure de mauvaise élève quand il s’agit de passer à l’action. Lors de la COP21, la France, pays hôte de la conférence sur le climat s’est fixée des objectifs. Ceux-ci ont été formalisés dans le loi de transition énergétique. Un budget carbone c’est-à-dire une quantité limite de gaz à effet de serre à émettre, a par exemple été fixée.  Cependant , la France ne respecte pas ses engagements climatiques et a dépassé son budget carbone d’au moins 18 millions de tonnes sur la période 2014-2018. 

D’après le ministère de la transition énergétique, la France devrait avoir au moins trois ans de retard sur les objectifs qu’elle s’est fixée pour 2023.

Suite au rapport de l’IPBES, la gouvernement a annoncé « qu’à  l’image de l’accord de Paris sur le climat, la France souhaite créer une dynamique mondiale en faveur de la biodiversité qui soit de même ampleur que celle pour le changement climatique ». En attendant les mesures prises par le gouvernement, chacun peut à son niveau contribuer à la protection de l’environnement et de la biodiversité. Rendez-vous ici pour passer à l’action !